Je ne vais pas revenir dans cet article sur l’historique et de ces fourgons à bagages d’origine allemande, ni sur leurs différentes tranches d’immatriculation, vous pourrez trouver ces informations dans l’article présentant la planche de décalcomanies (réf TJ-5265) leur étant dédiée.
Ce fourgons à bagages bien connus même si peu nombreux à la SNCF n’ont fait l’objet d’une reproduction que « partielle » par Fleischmann. Je vous propose donc dans cet article de réaliser des fourgons correspondant à des versions n’ayant pas été reproduites par Fleischmann, mais néanmoins plus courantes.
La transformation de ces fourgons comporte plusieurs étapes distinctes et de niveau de difficulté variable. Chacun est libre de se limiter à certaines de ces étapes suivant ses capacités. Il vaut mieux ne pas réaliser toutes les transformations sur risquer de tout gâcher.
Le classement de ces différentes étapes suivant leur niveau de difficulté, d’après mon propre ressenti, est le suivant (du plus simple au plus compliqué) :
– suppression des feux de fin de convoi (ne correspondant à rien de connu en France) du fourgon Fleischmann
– fermeture des portes d’intercirculation (suivant le fourgon choisi)
– suppression de la vigie (c’est surtout obtenir un toit parfaitement lisse par la suite qui est long)
– reproduction de la toiture en toile bituminée.
Dans la suite de cet article, ce classement par difficulté n’est pas respecté, préférant vous décrire ces modifications dans l’ordre dans lequel je les ai réalisées.
Avant de commencer à modifier vos fourgons, il est bien entendu nécessaire de les démonter intégralement. Les étapes de démontage présentées ci-après concernent les modèles équipés de dispositifs d’attelage à élongation.
Les caisses des fourgons Fleischmann sont solidarisées au châssis par deux vis. Ces 2 vis se trouvent au niveau des essieux, vous pourrez donc les dévisser après avoir déposé les essieux de vos fourgons.
Vous ferez attention lors de la désolidarisation des caisses et des châssis à bien mémoriser, ou noter, l’ordre de montage des glissières inférieures des portes (en métal noir), du lest, et à ne pas perdre les portes coulissantes fonctionnelles qui risquent de « tomber » à ce moment.
Une fois la caisse désolidarisée du châssis, vous pourrez en extraire l’insert en plastique transparent représentant les vitrages. Il vous faudra pour cela pousser les vitres vers l’intérieur de la caisse tout en tirant l’insert pour l’extraire de la caisse. Cette opération est assez difficile du fait des ajustements et du relatif manque de souplesse de l’insert en plastique transparent.
Vous pourrez alors finaliser le démontage du châssis en déposant les dispositifs d’attelages à élongation (attention aux ressorts). Pour cela il suffit de déposer leurs caches fixés au châssis par 2 ergots.
Vous ferez bien attention à mettre de côté attelages à élongation, ressorts, et essieux (si vous ne souhaitez pas les changer par des essieux plus fins).
Il est également conseillé de décaper la caisse et le châssis avant de procéder à leurs modifications afin d’en supprimer les marquages. Cela pourra être fait par exemple en frottant les marquages au coton tige imbibé de décapant peinture AMF87 référence P5142.
Pour ces fourgons, il n’y a pas de modifications à apporter au châssis (qui sera juste peint avant de recevoir ses nouveaux marquages), nous pouvons tout de suite passer aux modifications de la caisse. Ceux qui le souhaitent pourront remplacer les tampons par des tampons OCEM ronds (référence TJ-8521) comme cela a été fait par la SNCF sur certaines fourgons.
Modification de la caisse
J’ai logiquement commencé par la suppression de la vigie puis par boucher le trou béant se trouvant alors dans le toit. En effet dès le début des années 50 la SNCF a supprimé le vigies de ces fourgons en raison de l’électrification des lignes de chemin de fer de la région Est.
J’ai commencé par découper grossièrement la vigie au scalpel, ce qui se fait assez facilement étant donné que le plastique utilisé par Fleischmann se travaille très bien. Il faudra ensuite continuer de l’arraser morceau par morceau au scalpel avant de constater que le restant finit par se détacher assez facilement du chaudron… En fait il semblerait que la vigie soit réalisée par « surmoulage » sur des chaudrons de caisse déjà moulés, ce qui suppose que Fleischmann ait un jour envisagé la reproduction de fourgons non équipés de vigie… Quoi qu’il en soit cela facilite la dépose de la vigie.
On finira cette dépose en limant l’ouverture afin de la rendre « propre ».
Temps qu’on en est aux opérations de limage, on peut également limer soigneusement les moulures représentant les portes et les passerelles d’intercirculation repliées si l’on souhaite reproduire un fourgon dont l’intercirculation a été neutralisée (ce qui était le cas sur les 2/3 des fourgons SNCF). On limera aussi les cerclage des feux de fin de convoi dont Fleischmann a équipé ses fourgons et qui n’ont rien à faire sur un fourgon SNCF.
On finira tout cela en ponçant soigneusement toutes les surfaces travaillées, ainsi que l’intégralité de la toiture afin de la rendre lisse.
On pourra alors commencer à reconstruire le toit au niveau du trou béant laissé par la vigie (ou plutôt le construire vu qu’il n’y en avait pas…)
On commencera par reconstituer la bordure inférieure de la toiture à l’aide de morceaux de profilé plastique carré de 0,5mm de côté coupé à la bonne cote, puis collé à la Colle 21.
Un fois la colle bien sèche, on comblera le trou présent dans la toiture par un empilage de morceaux de carte plastique collés l’un après l’autre à la Colle 21. J’ai en ce qui me concerne empilé l’un après l’autres un morceau de carte plastique de 1mm d’épaisseur, puis 3 morceaux de 1mm d’épaisseur. Si ces morceaux de carte plastique dépassent un peu de la toiture, il vous suffira de les réduire à la lime une fois la colle bien sèche.
On comblera alors les « marches » présentes dans ce patch à l’aide de mastic type TAMIYA PUTTY. C’et à ce stade qu’il faudra être le plus patient et ne pas hésiter à multiplier autant de fois qu’il le faut les opérations de pose du mastic et de ponçage afin d’obtenir un état de surface uniforme avec la bonne courbure du toit. ce ponçages devant idéalement se faire au papier abrasif de carrossier à l’eau.
Au besoin, il peut être également utile d’apprêter la toiture de temps en temps afin de mettre en évidence les défauts . J’ai utilisé pour cela de l’apprêt cellulosique en bombe proposé par AMF87.
On pourra profiter, en parallèle de ces opérations, pour combler les trous laissés dans le dossier par les feux de fin de convois « Fleischmann » par un morceau de rond en profilé plastique de diamètre 1mm collé à la Colle 21, et pour lisser le dossier au niveau des anciens feux en utilisant les mêmes méthodes que pour la toiture.
Sur les fourgons dont les portes d’intercirculation sont supprimées, on « couvrira » les anciennes porte par des morceau de carte plastique d’épaisseur 0,25mm et de dimensions 12 x 4,8mm collés à la Colle 21.
On pourra également ajouter sur les dossiers , sensiblement 3mm du bas du dossier et au droit des tampons (on pourra poser la caisse à blanc sur le châssis pour se repérer) des supports de lanterne. J’ai de mon côté récupéré des supports de lanternes sur des restes de vieux kits (voitures mixtes B4D et A4D re-métallisées Sud-Est), mais vous pourrez tout aussi bien en réaliser avec un morceau de profilé plastique (en attendant la références dédiées chez TJ-Modeles)
La dernière étape de modification des chaudrons de caisse avant mise en peinture sera pour ceux qui le souhaitent la reproduction de la toiture recouverte de toile goudronnée. Pour cette opération, les photos sont celles des voitures d’omnibus d’origine sarroise, n’ayant pas pris de photos des fourgons lors de cette opération. Le procédé étant le même, cela n’est pas dérangeant. Il faudra cependant faire particulièrement attention à bien détourer les glissières supérieures des portes, qui ne doivent pas être recouvertes de toile.
Le meilleur compromis que j’ai trouvé est de reproduire ces toiles goudronnées à l’aide d’un mouchoir en papier (on préférera un mouchoir de couleur blanche car moins « traité »).
Il faudra commencer par le « décomposer ». En effet les mouchoirs en papier sont constitués de plusieurs couches (3 ou 4 en général) et on n’utilisera qu’une seule de ces couches de papier. Il faut donc commencer par séparer ces couches de papier les unes des autres.
On découpera alors (délicatement, c’est très fragile) aux ciseaux un morceau de papier légèrement plus grand que la toiture en veillant à éviter les poinçonnages des rebords du mouchoir.
La toiture du chaudron sera recouverte de colle blanche très légèrement diluée à l’eau puis le morceau de papier posé dessus et délicatement tendu afin d’en éliminer les plis :
Attention, plus il y a d’eau plus le papier mouchoir se déchirera facilement lors de la pose, par contre s’il n’y a pas assez d’eau il sera très difficile de tendre le morceau de papier, voir cela créera des vagues. Pour information j’ai de mon côté déposé une noisette de colle blanche dans un pot que j’ai diluée avec une seule goutte d’eau.
On veillera également à ce que le papier soit bien collé de partout, surtout le long des bords de la toiture, cela facilitera la suite… surtout la mise en peinture…
Une fois la colle bien sèche, ou découpera délicatement le surplus de papier dépassant du toit, et on pourra affiner les rebords au papier de verre de carrosserie, et il sera alors temps de passer à la mise en peinture :
Mise en peinture
La mise en peinture de vos modèles devra se faire de préférence à l’aérographe, et utilisant des peintures aux couleurs de la SNCF.
On trouve assez facilement ces peintures aux couleurs SNCF en regardant au bon endroit, par exemple chez AMF87, Ardennes modélisme (peinture ABE), Decapod, Interfer,… chacun choisira suivant ses propres aspirations.
On veillera de préférence à utiliser les apprêts et diluants de la marque de peinture choisie, bien que les produits de certains des fabricants précités soient parfaitement compatibles.
On commencera par apprêter le châssis, le chaudron de caisse, les 2 portes coulissantes (au passage si vous ne souhaitez pas conserver la possibilité de les ouvrir, vous pouvez les coller soigneusement en place sur le chaudron), et la glissière inférieure des portes coulissantes. Cette opération permettra également de mettre en évidence d’éventuels défauts à reprendre. Il faudra impérativement à nouveau passer une couche d’apprêt si vous avez à retravailler certains points.
Une fois l’apprêt bien sec, on pourra passer à la mise en couleur des éléments. Le choix de couleur dépendra de l’époque considérée :
– avant 1962, les fourgons voyageurs avaient leurs châssis peints en noir, les chaudron de caisse en vert SNCF 306, et les toitures également en noir. Les glissières inférieures étaient également en noir.
– à partir de 1962 la SNCF a commencé à modifier le schéma de couleur du matériel voyageur, principalement sur le matériel neuf dans un premier temps, mais au gré des révisions ce nouveau schéma de couleur a également été appliqué sur le matériel plus ancien. Les châssis sont alors en gris SNCF 807, les chaudrons de caisse en vert SNCF 301, et les toitures bien souvent en noir (en particulier celles en toile goudronnée) sinon en vert SNCF 301 comme les chaudrons.
Il est toujours préférable de commencer par appliquer la teinte la plus claire pour aller vers la teinte la plus foncée. Dans notre cas par exemple, on commencera par peindre les chaudrons dans le vert choisi, avant de peindre les toitures en noir (après avoir masqué les faces latérales et dossiers de caisse avec du ruban adapté). Le châssis et la glissière inférieure des portes étant peints à part et étant peints d’une seule couleur c’est plus simple en ce qui les concerne.
Il est également nécessaire de peindre de la même teinte de vert que le chaudron les encadrements de baies de l’insert en plastique transparent:
Je les ai peints en vert à l’aide d’un pinceau fin, c’est assez délicat mais on y arrive, d’autant plus que sil ne fait absolument pas déborder à l’intérieur des vitres, on peut sans problème déborder à l’extérieur puisque ce sera caché par la plastique du chaudron. Il vaut mieux faire l’opération en plusieurs couches fines. (Désolé, j’ai pas retrouvée la photo après peinture des encadrements)
Il ne faudra par contre absolument pas vernir cette pièce sous peine de rendre opaque les vitrages.
Pose des Décalcomanies et Finitions
Une fois votre peinture bien sèche, on pourra passer à la pose des décalcomanies. Il est vivement conseillé pour cela d’utiliser les produits Microscale Micro Sol et Micro Set.
Les planches de décalcomanies proposées par TJ-Modeles sont recouvertes d’une fine couche de vernis épousant les formes des différents marquages. Les marquages sont en quelque sorte pré-découpés donc vous n’avez pas besoin de les détourer fastidieusement au cutter, un découpage large est suffisant.
Une fois votre marquage grossièrement découpé, vous devez le tremper afin de le décoller du papier support, pour cela deux méthodes sont possibles :
– soit le tremper dans un petit récipient contenant de l’eau tiède quelques secondes avant de le poser sur un support absorbant comme par exemple une éponge.
– soit le poser sur une éponge humide et patienter un petit peu plus longtemps, le temps que l’humidité ait traversé le papier support.
Une fois que votre motif bouge en le grattant légèrement avec la pointe d’un cure-dents, la pose peut s’effectuer.
Pour poser votre marquage, mouiller au préalable la surface de votre modèle avec un coup de pinceau trempé au Microscale Micro Set. Ce liquide facilite grandement la pause des décalcomanies. Vous pourrez ajuster la position de votre décalcomanie à l’aide de la pointe d’un cure-dents (éventuellement rajouter au pinceau un peu de Microscale Micro Set pour faciliter le glissement de votre marquage sur le support)
Une fois le marquage bien positionné, absorber délicatement le reste de Micro Set à l’aide d’un papier absorbant, en faisant particulièrement attention à ne pas déplacer le marquage.
Une fois le reste de liquide évaporé (quelques minutes), appliquer délicatement au pinceau le Micro Sol sur le marquage. Ce produit est un ramollissant et aura pour effet que le marquage épouse parfaitement la forme du support. Laisser sécher sans toucher le marquage, idéalement support à l’horizontale. Eventuellement passer au pinceau une seconde couche de Micro Sol si le plaquage du marquage vous semble imparfait.
Pour les positionnements des marquages, vous pouvez vous inspirer des différentes photos de fourgons réels disponibles dans la littérature, tout comme des photos des fourgons que j’ai réalisées (photos que vous pourrez trouver en fin de cet article).
Je n’ai cependant pas réussi à trouver une « unité » sur les photos des fourgons réels concernant les positionnement des marquages sur le châssis.
Avant remontage des fourgons, il sera impératif, afin de « fixer » définitivement les décalcomanies et en atténuer le brillant, de vernir le châssis et la caisse, en appliquant dans un premier temps une couche de vernis brillant, puis une couche de vernis mat.
Une fois le vernis bien sec, vous pourrez passer à la dernière étape qui est le remontage des fourgons. Il suffit d’opérer exactement dans l’ordre inverse du démontage.
Il faudra néanmoins faire particulièrement attention lors du remontage de l’insert reproduisant les vitrages dans la caisse, en effet les encadrements de baies frottent contre l’intérieur de la caisse ce qui a tendance à abimer la peinture des encadrements de baies.
J’ai réussi à atténuer ce problème, en insérant entre la caisse et les vitrages des morceaux de carte plastique à peine plus épais que l’épaisseur des encadrements de baies, mais il ma néanmoins fallu faire quelques retouches sur les encadrements de baies après remontage des voitures.
Enfin, pour ceux qui souhaitent équiper leurs fourgons de roues au profil plus fin que les roues aux normes NEM, les essieux RP25 Luck avec roues de 6.2mm de diamètre et axe de 15.1mm conviennent parfaitement.
Quelques photos des modèles réalisés par TJ-Modeles